Chapelle en ses détails

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Le maître-autel

Le 7 février 1850, le ministre de l’Intérieur dit avoir accordé divers blocs de marbre pour la construction de deux autels dans la Chapelle. Un des blocs de marbre a servi à édifier le grand maître autel actuel. ????????Celui-ci est majestueux, rehaussé de sculptures dorées et incrusté de médaillons contenant des reliques. Le tabernacle, massif, vient également de la rue du Vieux Colombier, où il se trouvait dans la chapelle des Sœurs de la Miséricorde, bien avant la Révolution, ce qui permet de dater son origine du 17ème ou 18ème siècle. Ces religieuses furent heureuses, plus tard, d’apprendre que leur beau tabernacle était en possession des Filles de la Charité. Il a un peu l’apparence d’un temple grec, avec son fronton orné d’un ange portant une croix. Sur la porte finement ciselée est représentée une nativité, surmontée d’une étoile brillante. tabernacleLe pourtour de ce qui constitue le dôme est orné de vasques, tandis que des colonnettes de marbre entourent la porte. De chaque côté de l’autel, on aperçoit deux anges porte-lumière et, sur le tabernacle, un très beau crucifix d’ivoire, remarquablement travaillé.


DSC_0022La statue de la Vierge aux rayons

Une statue provisoire en plâtre avait été placée sur le maître-autel.
Aujourd’hui, c’est la statue de marbre qui domine toute la Chapelle, taillée dans le bloc de marbre offert à la Communauté par le Gouvernement. La pose de la statue se fit solennellement en 1856. En 1914, on plaça deux séraphins au-dessous, entourés d’une nuée qu’ils supportent de leurs épaules.


vierge_au_glaubeVierge au globe

La Vierge tient le monde dans ses mains et l’offre à la Miséricorde Divine. Sœur Catherine, sur les demandes de la Vierge, insista vivement pour qu’on réalise une statue représentant la Vierge tenant dans ses mains un globe, et désigna l’endroit où elle devait être mise (Apparition au-dessus du tableau St Joseph).
En 1841, Monsieur Aladel tenta, sans succès, d’obtenir l’accord de Rome pour faire ériger cette représentation. En 1876, Sr Dufès reprend le projet selon les indications reçues: «La Vierge avait une robe et un voile blanc tombant jusqu’aux pieds, un serre-tête garni de dentelles, les pieds sur une moitié de globe et sous les pieds un serpent verdâtre avec des taches jaunes, mais surtout, elle tenait dans ses mains un globe doré surmonté d’une petite croix qu’elle offre».
Sr Dufès demanda aux ateliers Froc-Robert de la réaliser. Mais Sœur Catherine ne fut pas satisfaite du travail du sculpteur. Avec la permission des Supérieurs, Sœur Dufès plaça cette statue dans son cabinet de travail à Reuilly. C’est seulement après la mort de Sœur Catherine, en 1880, que Monsieur Fiat, Supérieur Général fit exécuter une statue pour la placer dans la Chapelle, sur un autel établi à l’endroit où Catherine l’avait demandé… Cette statue resta dans la chapelle jusqu’en 1930. De taille trop petite, elle fut remplacée par une statue en marbre de Carrare exécutée par Real Del Sarte.


La couronne

Le 11 février 1896, le Père Fiat, Supérieur Général de la Congrégation de la Mission et des Filles de la Charité, envoya au Pape Léon XIII une supplique demandant l’autorisation de couronner la statue de la Vierge Immaculée. Le 2 mars 1897, le Pape adressait un Bref au Cardinal Richard, Archevêque de Paris : « Rien ne nous est plus agréable », fait remarquer le Pape, « que de glorifier, par de nouveaux honneurs, la Vierge Immaculée, Mère de Dieu. » Le Cardinal Richard accepta volontiers la mission que lui confiait le Saint Père et la solennité fut fixée eu 26 juillet 1897.
couronne2La couronne se compose de trois éléments:
– Le bandeau exprime le règne humain et ses rapports avec la Sainte Vierge; les fleurs symbolisent les vertus mariales; neuf petits médaillons représentent les Apparitions à Sainte Catherine, la Médaille, Saint Vincent et Sainte Louise, la conversion d’Alphonse Ratisbonne, le sceau de la Compagnie.
– Les étoiles figurent les neuf chœurs des anges.
– Les lys au sommet de la couronne représente la Vierge. La vis fixant la couronne sur la tête de la Vierge représente les armes du Pape Léon XIII afin de montrer que c’est Jésus-Christ qui, lui-même, a voulu déposer ce diadème sur le front de sa Mère bien-aimée.


Autel et statue de Saint Vincent

????????L’autel venu en 1815 de la rue du Vieux Colombier a servi de Maître-Autel jusqu’en 1856 date à laquelle, lors des travaux d’agrandissement de la Chapelle, il parut trop petit. « Autel des Apparitions », il fut conservé et placé dans le bas-côté de la Chapelle à droite. Ce bas-côté fut dédié à  St Vincent. Le 27 Avril 1930 le Cardinal Verdier vint bénir la statue de St Vincent réalisée par la Maison Raff. En 1934, au-dessus de l’autel de Saint Vincent, Sœur Desjeux fit faire une mosaïque par la Maison Maurméjean comportant cette inscription sur un ruban de bronze: « C’est au pied de cet autel, alors maître-autel de la Chapelle, qu’ont eu lieu les Apparitions de 1830 à la bienheureuse Catherine Labouré. » Le 15 Février 1947, Mère Blanchot dépose sur l’autel la relique du cœur de St Vincent. La relique partie à Turin lors de la Révolution, était conservée à la Cathédrale de Lyon depuis 1805.


Reliques de Sainte Louise

P1010142Dès le décès de Sainte Louise, M. de Lestocq, Curé de St Laurent, supplie M. Vincent de lui permettre d’inhumer sa paroissienne à l’intérieur de son église. M. Vincent est alité mais donne son accord. La sépulture a lieu le 17 mars1660. En 1676, M. Gobillon, nouveau Curé de St Laurent, écrit: « il sort une douce odeur de violette et d’iris » lorsqu’on va prier auprès, Chapelle de la Visitation, (aujourd’hui chapelle Saint François de Sales.)
Le 10 avril 1680, on procède à l’exhumation du corps. Les restes de Sainte Louise sont transférés à la Maison-Mère, rue du Faubourg St Denis, Paroisse St Laurent. Ils y restèrent malgré la Révolution et le départ des Sœurs.
En 1801 le gouvernement cède à la Communauté l’ancien Établissement des Orphelines de la Mère de Dieu, rue du Vieux Colombier. Les restes de Sainte Louise n’y seront transférés qu’en 1809. Le 20 juillet 1815, ils le seront à nouveau, sans solennité, de la rue du Vieux Colombier à la rue du Bac. Dans l’allée centrale de la Chapelle, existe une plaque avec l’inscription
« ICI, a reposé le précieux corps de la bienheureuse Louise de Marillac, Cofondatrice de la Compagnie des Filles de la Charité (1824-1920) »
Les reliques de Sainte Louise sont depuis 1920 sur l’un des autels latéraux, sur la droite, dans une Châsse. Au- dessous de la châsse on peut lire le testament de Ste Louise:
« Ayez bien soin du service des pauvres, et surtout de bien vivre ensemble
dans une grande union et cordialité, vous aimant les unes les autres,
pour 
imiter l’union et la vie de Notre Seigneur.
Priez bien la Sainte Vierge qu’elle soit votre unique Mère. » 


 Autel de Sainte Catherine

En 1880, à l’occasion du Cinquantenaire des Apparitions, un autel fut érigé et placé à l’endroit même où la Vierge était apparue, en reconnaissance pour ses innombrables bienfaits. La Semaine Religieuse de l’époque décrit la beauté de cet autel: le devant de lautel est en magnifique onyx coupé de petites colonnettes en lapislazuli, enchâssées dans du bronze doré. Dans le panneau du milieu, un cercle ovale rappelle le revers de la Médaille. Dans les panneaux de droite et de gauche, des lis en bronze doré.ste catherine châsse
En 1933 Sœur Catherine est de retour à la Maison. Comme tous les Saints, faute de place, elle ne peut reposer « sur » l’autel. Elle reposera donc « sous » cet autel, mais là encore, la place est exiguë et il fallut faire des aménagements…
Des quatre pilastres, il en a été fait deux pour encadrer la châsse. La partie massive de marbre sur laquelle se détachait le revers de la Médaille a été reculée pour constituer le fond de la châsse. La table de l’autel trop courte a été remplacée. A l’aide d’une photo de la Servante de Dieu, l’artiste qui a modelé le masque de cire, a réussi à donner au visage une ressemblance aussi parfaite que possible.


Le fauteuil  

SONY DSCLors de la mort de Sainte Catherine, le fauteuil occupé par le Directeur en 1830 n’était plus à la Chapelle depuis 25 ans. II en avait été retiré et mis à la sacristie pour faire place à des stalles. Ce n’est qu’en 1880, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’Apparition que le fauteuil fut rapporté à la Chapelle. II semble certain que c’est sur ce fauteuil que la Sainte Vierge s’est assise. Par ailleurs, Sr Dufès écrivait au P. Fiat en 1876: « Vous me demandez ce que Sr Catherine m’a communiqué au sujet du siège occupé par la Sainte Vierge, lors de l’Apparition, à minuit, dans la Chapelle. Voici les paroles dont elle s’est servie, en me racontant la vision : “Je vis une grande Dame, qui descendait de la Tribune; elle vint se prosterner devant le tabernacle et s’asseoir dans le fauteuil du Père directeur.” »


L’Orgue

SONY DSCLes Réparations de la Chapelle en 1849 avaient beaucoup diminué la tribune des Sœurs âgées où se trouvait l’orgue et il ne leur restait presque plus de place. Afin de ne pas les priver de la vue de la Chapelle, on chercha à installer l’orgue ailleurs et on ne trouva pas d’endroit plus convenable que derrière le grand autel, croyant qu’il ne déparerait pas le sanctuaire et que, même, il en ferait DSC03515l’ornement. Mais, il n’y fut pas plutôt placé qu’on reconnut que c’était un véritable embarras. On chercha par tous les moyens à le dissimuler. Vint alors la pensée de placer au dessus de l’autel une statue de la Sainte Vierge. En 1891, on modifia la tribune « de la Cloche » pour y installer l’orgue et donc le retirer du chœur. Deux devis datés du 9 octobre 1873 porte la marque « Aristide Cavaillé-Coll » de la Manufacture d’orgues d’église.