Origine de la chapelle

chapelle-titre- 

Années 1813 1848

En 1813, un décret impérial attribue aux Filles de la Charité la jouissance de l’Hôtel de Châtillon, pour y établir l’Etablissement principal de leur Ordre.  C’est seulement le 28 juin 1815 que les Sœurs peuvent prendre possession de leur nouvelle Maison Mère. La Chapelle n’est pas complètement achevée.

Le 6 août 1815, fête de la Transfiguration, Monsieur Hanon procède à la bénédiction solennelle de la Chapelle. Le 15 août, on y place, sous  un autel latéral, le corps de Saint Vincent. Quant à celui de Sainte Louise, il est transféré le 3 novembre 1824, dans un caveau, préparé à cet effet, dans la nef, près des marches de l’autel.

SONY DSCSœur Pineau, première d’Office de la Sacristie, décrit ainsi la Chapelle, telle qu’elle était en 1830 : «Au temps de Sœur Labouré, la Chapelle n’avait pas de bas-côtés et le sanctuaire était beaucoup moins profond. Le maître-autel se trouvait beaucoup plus en avant. Le bas-côté actuel, du côté de l’épître, était alors un corridor, au-dessus duquel courait l’unique tribune qui existât. St Joseph tableauC’est par cette tribune que la Sainte Vierge arriva. Une plus petite tribune, dite “de la cloche”, était située au-dessus de la porte d’entrée. »

« L’allée de la nef aboutissait à deux autels: du côté de l’Evangile, Ste Annel’autel de la Vierge et, du côté de l’épître, celui de Saint Vincent. Cette allée partageait la Chapelle en deux parties. La plus rapprochée du sanctuaire était réservée aux Sœurs du Séminaire et l’autre était destinée aux Sœurs à l’habit. C’est dans le carré des Sœurs du Séminaire, du côté de la chaire, que se trouvait Sœur Labouré, le 27 novembre 1830, pendant l’apparition de la Vierge. Le tableau de Saint Joseph se trouvait à l’emplacement actuel de Notre-Dame au Globe. » Là où se trouve, actuellement, la statue de Saint Joseph, était placé le tableau de Sainte Anne.

autel st VincentLe  maître-autel en marbre, celui-là même qui se trouve maintenant dans la chapelle latérale dédiée à Saint Vincent, était placé au milieu du sanctuaire, à peu près sur la ligne de l’autel de la Vierge Puissante. De chaque côté du maître-autel, une petite statue d’ange adorateur. Derrière l’autel, s’ouvrait la porte de la sacristie. Le sanctuaire n’avait pas de coupole.coeurs Ce mur du fond était orné de trois tableaux: au milieu, le Cœur de Notre Seigneur, adoré par deux anges; à droite et à gauche, les tableaux de Saint Michel et de l’Ange Gardien. La Chapelle était dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, dont la fête était considérée comme la fête de ce sanctuaire. Monsieur Etienne, dans sa circulaire du 8 décembre 1853, dira aux Sœurs que la Sainte Vierge s’était « montrée dans le sanctuaire de notre Maison Mère, si heureusement et si providentiellement dédiée au Sacré-Cœur de Jésus. » Cette dédicace remontait donc avant 1830.

1849 1929

En 1849, le nombre des Sœurs du Séminaire étant passé, depuis 1815, de 80 à 500 environ, il devint nécessaire d’agrandir la Chapelle. Le corridor de droite fut repoussé de quelques mètres, la tribune, dite aujourd’hui « tribune vitrée », s’élargit au-dessus du corridor inférieur. A gauche, on empiéta sur la cour Sainte Marie pour ajouter un bas-côté, surmonté d’une tribune. Pour ce faire, on abattit les murs latéraux de la nef primitive, ne conservant que des piliers. Cela semblait une solution excellente et, cependant, combien de fois, par la suite, les seize lourds piliers qui soutenaient la voûte, vestiges des murs latéraux primitifs, feront-ils le désespoir des pèlerins et des Sœurs: « C’était beau, diront-ils, mais j’étais derrière un pilier et je n’ai rien vu ! »

1 -1854Le chœur subit d’importantes modifications. Tout en conservant l’espace primitif, on l’agrandit en arrière aux dépens de l’espace consacré précédemment à la sacristie, située derrière le maître-autel. Celle-ci est placée à côté. Le maître-autel est surélevé de deux marches, tandis que les deux autels latéraux sont transportés dans le haut de la nef, sur les bas-côtés. Celui du côté de l’Évangile est dédié 3-1914à Saint Joseph et celui du côté de l’Épître, à Saint Vincent. Chacun d’eux est surmonté de la statue de son titulaire.
Lorsqu’en 1815, on fit la consécration de la Chapelle de notre Maison Mère, on la mit sous le vocable du Sacré-Cœur de Jésus et un tableau, placé derrière le maître-autel le représentait. Il eut donc été impossible, après les Apparitions, d’y placer une statue de la Sainte Vierge. Dans ce décor du sanctuaire, on crut qu’il serait plus convenable de supprimer le tableau du Sacré-Cœur et de représenter, dans la coupole, les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, tels qu’on les voit actuellement et on trouvait ce décor suffisant.
Cependant, pour répondre au désir de la Sainte Vierge, on songe à faire ciseler une Vierge laissant tomber de ses mains les rayons, symboles des grâces qu’elle veut déverser sur les hommes. Une statue provisoire en plâtre est placée au-dessus du maître-autel. Mais, le Gouvernement ayant fait don de deux magnifiques blocs de marbre blanc, en reconnaissance des soins donnés par les Sœurs aux victimes du choléra et à leurs orphelins, on en destine un au maître-autel et l’autre à la statue de marbre que nous admirons aujourd’hui. L’ancien autel est transféré dans la chapelle latérale dédiée à Saint Vincent.
En 1876, Sœur Dufès fait réaliser, sur les indications de Sœur Catherine et de celles recueillies par Monsieur Aladel, la statue de la Vierge Puissante qui surmonte l’autel commémoratif des apparitions, érigé depuis. Elle est posée le 31 mai 1880. Enlevée pour diverses raisons, elle est définitivement mise en place le 22 janvier 1881.
En 1891, est entrepris un nouveau remaniement des tribunes. On rehausse la tribune latérale du Sacré-Cœur et on établit, au-dessus de la porte d’entrée principale, une deuxième tribune pour le nouvel orgue, qui doit remplacer celui situé derrière le maître-autel.
5-1920En 1914, la Chapelle a été blanchie et repeinte, des dalles jusqu’à la coupole. Les tableaux ornant le Chœur ont été supprimés et remplacés par un revêtement de marbre blanc, destiné à devenir une surface d’ex-voto. Le maître-autel n’a pas été touché, mais les grands Anges porte-lumières, placés de chaque côté, avec les nuages qui supportaient la statue de la Sainte Vierge … se sont envolés … tandis que, sous les pieds de la reine du Ciel, deux Séraphins à six ailes sont venus placer d’autres nuages qu’ils supportent sur leurs épaules …a porte, donnant accès à la sacristie dans le Chœur a été murée et on se dispose à ériger, symétriquement à l’autel de la Vierge Puissante, un autel dédié à Saint Joseph, surmonté de sa statue.

 1930: Centenaire des Apparitions

Ce devait être l’occasion, bien longtemps attendue, de restaurer cette maison de MarieC, pour son honneur, pour sa gloire et, aussi, de l’aménager pratiquement, en fonction des besoins de la Communauté.
L’aménagement permet de placer la nouvelle tribune des chanteuses, d’un galbe plus gracieux que l’ancienne, et dont les deux prolongements la relient à celles des bas-côtés, ce qui offre encore une cinquantaine de places. Un nombre équivalent sera récupéré dans la petite tribune haute qui forme le clocher, enrichi de quatre nouvelles cloches, faisant bon ménage avec l’ancienne qu’on a tenu à conserver.7-1930
La chaire en marbre et fer forgé remplace l’ancienne, en bois un peu vermoulu et un très beau Chemin de Croix, en marbre de Carrare, vient compléter l’ornementation.
La lumière est diffusée par un plafond lumineux, courant le long des tribunes et au centre des architraves, et par 8 lampes électriques entourant chaque colonne, au-dessous des croix en mosaïque qui marqueront la consécration de la Chapelle. La Chapelle a donc gagné en élévation, en air, en lumière. Elle peut accueillir facilement un millier de personnes. On y retrouve les mêmes autels: aucun n’a été modifié, ni changé de place, celui de Saint Vincent est toujours l’ancien maître-autel de 1830. Seuls, les autels du fond des tribunes modifiées seront nouveaux.

1959 19999-1960

A la fin de l’année 1959, il est décidé de repeindre le sanctuaire de notre Mère Immaculée.Très peu de changements, hormis les vitraux des tribunes: ils sont de teinte uniforme, de couleur ocrée. Le maître-autel est un peu déchargé, mais les deux anges porte-lumière continuent à monter la garde.
1979 : des panneaux-informations indiquent l’essentiel des travaux projetés :11-1975
– extension de la superficie réservée aux fidèles: incorporation au volume global du rez-de-chaussée d’une partie des locaux utilisés actuellement pour les confessionnaux et bureaux. Cela permettra, soit de célébrer la messe pour des petits groupes, soit d’augmenter le nombre des places pour celles célébrées dans le chœur.
– installation des confessionnaux dans le bas de cette extension de la Chapelle.
– les tribunes: aucun changement, sinon mise en conformité avec les normes imposées. Celles de droite sont séparées de la nef par des vitres insonorisantes, afin que les groupes de visiteurs, qui ne font qu’une courte halte, ne troublent pas les offices par leurs allers et venues. Les tribunes sont équipées d’une sonorisation.
A cette description très technique, il faut ajouter quelques détails d’aménagement. L’autel en bois, placé face au peuple pour répondre aux exigences de la nouvelle liturgie conciliaire, a été remplacé par un bel autel en marbre blanc. A l’avant de celui-ci, deux colonnes, qui supportaient des vases de fleurs dans la tribune, viennent corriger la rigidité du marbre. La chaire est supprimée, ce qui permet de récupérer quelques places. Enfin, la table de communion est largement ouverte sur le chœur et supprimée devant les autels de Saint Vincent et de Sainte Louise.Pim0007
Après tous ces travaux de restauration, la Chapelle sera solennellement inaugurée le 31 mai 1980 par Sa Sainteté le pape Jean Paul II. Près de la porte de la sacristie, une plaque rappelle l’événement:
Sa Sainteté Jean Paul II, le 31 mai 1980, a inauguré officiellement la reprise du culte dans cette Chapelle nouvellement restaurée.